L’Incubateur de l’IÉSEG, basé sur les campus de Lille et La Défense, soutient chaque année de jeunes talents entrepreneuriaux de la communauté IÉSEG (étudiants, diplômés, staff…). En janvier dernier, plus de 20 start-ups ont rejoint le programme Start, qui leur offre un espace dédié ainsi qu’un programme d’accompagnement individuel (séances de coaching) et collectif (ateliers animés par des experts) pendant 12 mois pour encourager leur croissance et leur développement. Ce mois-ci, nous avons rencontré Baptiste Breton, étudiant en 3ème année du Programme Grande Ecole de l’IÉSEG, qui compte parmi les plus jeunes incubés et qui a fondé la start-up Olivia, un distributeur intelligent de viennoiseries et produits de boulangerie en libre-service.
Baptiste, d’où est venu l’idée de créer Olivia et pourquoi ce nom ?
L’idée m’est venue de mon expérience personnelle. En effet, à l’IÉSEG, mes emplois du temps chargés ne me laissaient pas le temps d’aller acheter à manger durant les pauses et les distributeurs automatiques à proximité proposaient toujours les mêmes produits industriels, peu sains, plein d’additifs, ou des sodas trop sucrés. Je me suis rendu compte qu’il n’existait pas d’alternative facile et saine. Friand de boulangerie et de tous ses produits frais, sucrés comme salés, l’idée m’est donc venu de créer ce distributeur, qui propose exclusivement des produits locaux, artisanaux et frais.
Pourquoi « Olivia » ? Je voulais un prénom pour créer de la proximité avec mes clients, pour créer de l’interaction comme dans une boulangerie et pour humaniser ce distributeur automatique. Je voulais aussi un prénom féminin pour mettre à l’honneur toutes ces femmes qui travaillent en boulangerie. Olivia, ça interpellait et ça intriguait, je l’ai donc choisi.
Olivia propose donc exclusivement des produits frais, locaux et artisanaux…
Dès le début de mon aventure entrepreneuriale, je me suis appuyé sur trois piliers qui ont guidé toute ma réflexion et mon développement : le frais, le local et la solidarité. Ainsi, pour proposer des produits frais, je travaille avec la Maison Papillon, une boulangerie très connue sur Lille (qui a notamment une grande boutique rue Nationale), où tout (le pain, les croissants, les pâtisseries, les quiches…) est fait maison. Pour mettre ces produits dans les distributeurs, Les Coursiers de Flandres seront chargés d’acheminer à vélo les produits frais depuis la boutique jusqu’au distributeur. Mettre en place une logistique verte, en circuit court, était pour moi essentiel. Et enfin, parce qu’il est inconcevable de jeter les invendus, ceux-ci seront apportés aux Restos du Cœur de Lille.
Où en est votre projet aujourd’hui ?
Pour développer ma start-up, j’ai fait appel à une étudiante qui m’accompagne pour la communication et les réseaux sociaux, et à deux étudiants d’Ecole d’ingénieur, spécialisés en informatique, pour développer ces distributeurs que j’ai créés moi-même et que nous fabriquons à Reims. Notre premier distributeur sera installé dans le Palais de Justice de Lille et mis en service courant mai 2021. Nous espérons en installer 10 d’ici la fin de l’année, l’objectif par la suite étant de doubler notre parc de distributeurs chaque année. Nous travaillons déjà activement pour nous étendre sur Paris en 2022. Il est cependant complexe aujourd’hui de trop se projeter dans le futur. La crise sanitaire actuelle, qui incite très fortement les collaborateurs des entreprises à travailler à distance autant que possible, ne nous aide pas dans notre démarchage commercial. Nous avons toutefois de belles perspectives de développement et nous sommes confiants pour l’avenir !
Que vous apporte, personnellement et professionnellement, cette création d’entreprise ?
J’ai toujours eu cette fibre entrepreneuriale, cette passion depuis tout petit, cette envie de créer mon entreprise. Quand l’idée m’est venue, j’ai reçu beaucoup d’aide de ma famille pour faire les premiers pas. Personnellement, cette aventure me fait grandir et mûrir chaque jour. A 21 ans, j’ai 3 personnes sous ma responsabilité, j’ai des clients à satisfaire, j’ai investi de l’argent dans son développement. On devient très vite adulte ! Être étudiant à l’IESEG m’a beaucoup apporté : j’ai ainsi pu mettre immédiatement en pratique certains cours, comme ceux de création d’entreprise ou de droit des affaires, pour créer beaucoup plus facilement les statuts de mon entreprise. Créer un business plan, faire une analyse SWOT, une étude de marché, tenir sa comptabilité, tout cela m’a été apporté par l’école. Enfin, être incubé est une vraie chance. On fait partie d’une communauté où nous vivons tous la même chose : la même histoire de la création. Même si nous avons des profils très différents, nous sommes tous des entrepreneurs et on sait qu’on peut compter les uns sur les autres, s’échanger des contacts, des conseils, des bons plans. Les ateliers et les coachings proposés par l’Incubateur sont très riches, et je peux m’appuyer sur mon mentor pour exposer mes problématiques et profiter de son expérience et sa prise de recul pour prendre les meilleures décisions.